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4 juin 2009 4 04 /06 /juin /2009 18:34

(jeudi 4 juin)   

 

       Je suis de retour dans le Kerala ! Les paysages sont toujours aussi beaux ici : cocotiers, bananiers, rizières verdoyantes, canaux,… Deux jours assez calmes ici avant de rentrer en France, le temps de repasser à l’école, de faire une dernière ballade sur les backwaters et de mettre à jour ce carnet de bord apres cette dernière semaine bien remplie à Bangalore…

 

 


Dernier cours de guitare


       A Sumanahalli, vendredi, c’est fini. Je dis un dernier au revoir, à mes élèves de guitare.

Jean va remettre en route un groupe de débutants, car d’autres jeunes comme Santosh, Anu, ne demandent qu’à commencer.

                          

                                                                            Lingaraj, John Paul, Imron, Saravana

                                                                                                    


Weekend à Mysore

 

       Mon dernier weekend en Inde fut un avant-goût de France, avant de la retrouver pour de vrai 8 jours après. Retrouvailles bien agréables à Mysore avec d’autres volontaires MEP : Bérénice et Violaine venant de Coonoor, Tiphaine, de Trissur, Jean, Guillaume et moi de Bangalore, et Stéphanie et Eloi de Mysore.

     Ici, ça va de soi de faire 4 heures de route pour retrouver des amis pour un court weekend, on ne réfléchit jamais au temps que nous prendra la route. Meme si c’est 15 heures de bus de nuit, ce n’est pas un problème.

     Pour les cours de guitare, je mettais plus de temps dans les rickshaws et bus que sur place, mais peu importe, l’essentiel était d’y aller ! C’est un état d’esprit qui sera un peu décalé en rentrant en France, certainement. La notion de temps est différente, ici le temps n’est pas un obstacle. Comme le dit Nicolas Bouvier, « Le temps coule plus gros en Asie que partout ailleurs. » C’est un peu vrai ! Quand j’ai réalisé que dans quelques semaines je rentrais déjà en France, j’ai acheté une montre dans un petit boui boui sur la route. Mais elle n’est finalement pas restée longtemps à mon poignet… mieux vaut avoir le temps que la montre ! Ce que j’aime beaucoup aussi ici, c’est la disponibilité des gens.

 

        Soirée sympathique chez Vishu, en compagnie de maldiviens et mauriciens amis et étudiants d’Eloi, sous des airs de guitare créoles et français. A l’île Maurice les gens parlent français et anglais, mais entre eux parlent souvent le créole, un français déformé assez comique.

 

        Dimanche dernier, c’était aussi un avant-goût de France mélangé à un arrière-goût d’Inde au niveau gastronomique : breakfast au nutella de Stéphanie avec un bon sweet lassi sur la terrasse habituelle, puis lunch chez Jerry et Christilda (dont j’ai déjà parlé lors d’un autre repas chez eux) avec poulet pdt moutarde, un vrai repas français - un régal - avec en dessert les délicieuses mangues que je continue de savourer à presque chaque repas. C’est la saison et on en trouve partout sur le bord de la route, il en existe des dizaines de variétés différentes.

 

 

 

       Puis, comme lors de mon dernier trajet Mysore-Bangalore, on finit la route sous un orage… pas facile de ne pas se faire tremper ! Mais on sèche tellement vite que ce n’est pas un problème, même le soir.

 

 

 

 


 

Au revoir aux sick people, sisters, staff

 

      Et lundi, dernier jour à Bangalore ! A cette occasion on emmène tous les sick people dans le jardin pour faire un pique-nique. Kamala me propose de m’accompagner en France pour être ma domestique ! Tandis que Rosama veut se cacher dans ma valise…

                            

                               Rita, Kamala, Rosama


 

     

Mary kutty                                        Papama, Krishna Mary

 

                           

                          Magdeleine                                 Antonia Ma


       Beaucoup ont un peu perdu la tête et ne comprennent pas quand je leur dis au revoir que je ne reviendrai plus. C’est fou comme on peut redevenir comme un enfant en vieillissant, ça fait peur… Ne plus être capable de se laver, s’habiller, se nourrir, se déplacer soi-même. Ni penser, réfléchir, se souvenir. Toutes les facultés se dégradent de mois en mois à une allure parfois très rapide. Et se redisputer comme des enfants pour des broutilles. Faire des caprices. Voir défiler les jours en attendant de mourir (ce qui est le cas pour beaucoup d’entre eux). J’espère ne pas vieillir ainsi ! C’est bien triste et parfois déprimant, je ne pourrai pas travailler dans ce domaine toute ma vie, bravo à ceux qui le font !

 

       Heureusement, il n’y a pas que des personnes âgées malades et j’avais souvent aussi l’occasion de passer un peu de temps avec les autres personnes âgées, parfois pleines d’entrain et de gaieté, heureuses dès qu’on parle avec elles.

<Robert

 

          Paul                          Mickael

 


    Au revoir aussi aux sisters, qui se donnent complètement dans cette vie de service, pas toujours facile. Mais qui gardent leur bonne humeur et toute leur énergie.

 

 



   Au revoir à Maria, avec qui j’ai passé la plupart de mon temps avec les sick people, et au revoir aux autres membres du staff.

 

 




Et pour finir, au revoir Bangalore !

 

        Au revoir à cette ville en pleine effervescence avec du monde partout mais qui ne manque pas de charme malgré tout. Des couleurs, des odeurs, des klaxons, la pollution, des motos, des rickshaws, des vaches en plein milieu de la route ou reniflant un tas d’ordures, des paires de buffles tirant une charrette, des gens partout se faufilant à travers les véhicules, de la musique dans la rue, parfois même dans les rickshaws, avec le son monté au maximum pour faire concurrence aux bruits des klaxons. Bref, un vrai remue ménage, à l’image de l’Inde. Un vrai remue-méninge également (;-)Delphine) à la vue de ces différents mondes qui se côtoient dans une même ville, sur un même trottoir, dans les mêmes gares.

 

        Certains sont passionnes par l Inde et d autres se demandent bien comment on peut aimer ce pays. Je ne dirais pas que j’aime tout en Inde car il y a beaucoup d’aspects avec lesquels j’ai toujours beaucoup de mal, d’autres aspects qui me révoltent, mais l’Inde a aussi un côté passionnant, qui me manquera d’ailleurs beaucoup quand je serai en France. Ce côté attachant, c’est la vie qui grouille de partout ! Dans la rue, il se passe plein de choses : on fait rarement cent mètres sans adresser la parole à quelqu’un, sans être surpris par quelque chose. Dans les rickshaws ou les bus, à un feu rouge, on peut se mettre à commencer une conversation avec les gens dans le rickshaw ou la moto d’à côté, et quand le feu passe au vert, la discussion se termine aussi subitement qu’elle avait commencé. Quand on demande la route ou un service, parfois les gens quittent ce qu’ils sont en train de faire pour nous accompagner et nous aider, bien plus qu’on ne l’aurait espéré. Quand on est assis dans un cyber ou qu’on attend quelque part, si on est près d’une échoppe de thé on nous en offre parfois spontanément un gratuitement sans qu’on ne l’aie demandé (ça c’est plus souvent dans les quartiers musulmans, ça fait partie de leur culture).


        Et puis, surtout, ce que j’ai énormément aimé, c’est l’accueil des gens. Je repense aux passages chez Saritha et sa famille, un de mes meilleurs moments en Inde. Dans la petite pièce principale, frappante par son dénuement, on a passé la semaine dernière une soirée mémorable avec les cousins, tante, parents, sœur. Mais ce sont des moments irracontables, il faut venir en Inde pour y goûter ! C’est dans ces moments là que je goûte vraiment à l’Inde et l’apprécie intensément, ces moments ne manquent pas de piment…

 

               

 

 

         Un autre aspect qui m’a plu en Inde, comme souvent à l’étranger, d’ailleurs, c’est de se retrouver confronté chaque jour - et sur du long terme - à une réalité différente de celle que je connais. Tout est tellement différent que notre regard sur les choses qui paraissaient « normales » auparavant s’en trouve changé. Ca apprend l’ouverture d’esprit et à quitter les petites visions étroites qu’on peut parfois avoir. Ca apprend à se garder de tout jugement lorsque l’on ne connaît pas. Et à essayer de comprendre ce qui paraît au premier abord incompréhensible. Bref, un remue méninge forcé mais qui ne fait pas de mal.


      

 

 


                                                                    Bangalore en photos

 

 

>en attendant le feu vert, les motos reussissent toujours a se faufiler pour arriver devant tout le monde, quitte a rouler sur les trottoirs quand il n'y a plus de place sur la route. puis ce sont les rickshaw, puis les voitures et pour finir les bus. ranges du plus petit au plus grand... et demarrant dans un nuage de fumee noir des que le feu passe au vert.

         

 

> voiture decoree a l'indienne, paree pour le mariage !

 

 

 

 

 

 

 

 

 


> A Bangalore on trouve parfois des poubelles dans les rues

 

 

 

>
Coralie, en stage a Chennai, admire Bangalore a chaque coin de rue ! c'est vrai que comparee a Chennai, la ville est bien plus agreable. En plus du climat frais (car a 300m d'altitude donc un peu d'air), les rues sont plus propres
et on y trouve quelques beaux monuments.

 

 

 

des bus souvent bondes, les passagers sautant dedans

en cours  de route

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 > "portez un casque pour votre securite"

 

le chauffeur doit porter un casque , sous peine d'amende, mais pas les passagers de sa moto...

 

 

 

 

 

>

les femmes, souvent en sari, s'assoient ainsi sur les motos, les deux jambes d'un cote (comme en Chine sur les porte bagages des velos)

 

 

 

 

 

 

> vendeur de jackfruits (fruits au gout de malabar)

 

 

 


>

une portion de

la gare routiere

 

 

 

 

 

 

des affiches publicitaires partout :

si bien qu'une foule de noms que l'on voit bien 10 fois par jour vient spontanement a l'esprit : Airtel, Vodafone, Bata, CoffeeDay, Aircel, Fabindia, CoromandelPower, TataMotors, TataIndicom, Eicher, Maruti, BharatPetroleum, IndianOil...

> qu'on soit au milieu d'un champ ou en plein centre de Bangalore, les affiches publicitaires sont souvent de taille astrologique, comme en temoigne cette affiche (a Kottayam). pas tres cosmique tout ca.



 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

De retour dans le Kerala !

 

      Dernier train en Inde, je savoure ! Le matin, je me réveille sur des paysages magnifiques qui défilent sous mes yeux pas complètement réveillés, plus de limite entre le rêve et la réalité …

 

 

Ballade sur les backwaters

 

        Je rejoins Céline et ses amis à Munujipuzha (près de Vaikom) : journée sur un bateau en bambou qu’on troque ensuite contre une barque, nous laissant glisser avec bonheur dans cet univers paisible, d’une beauté à couper le souffle. Au début la pluie, bien appréciable, puis un soleil de plomb. Des hommes en pirogue vont chercher du sable au fond de l’eau pour le vendre ensuite. Les plongeurs ont le teint plus noir que les rameurs. Encore une histoire de caste, certainement : plus on est noir, plus la caste est basse en général. Plongeur doit donc être plus bas que rameur. Comme tanneur est plus bas que tailleur.


        Nous nous arrêtons chez quelqu’un dont le métier est de faire de la corde : il suffit de laisser tremper des noix de coco dans l’eau pendant six mois, puis comme par magie les femmes sortent une corde à partir de ces fils de noix de coco entassés dans un sac. C’est parfait, il me fallait justement de la corde car mon sac est prêt à craquer, je crains qu’il ne tienne pas le coup jusqu’à l’aéroport samedi, après avoir été ballotté dans tous les sens… Je n’aurais pas cru trouver le nécessaire dans ce petit village accessible en bateau seulement !

 

        Rien de tel qu’un petit plongeon pour nous rafraîchir. On est trèèèès loin de la pollution de Bangalore !!! Les kéralais sont souvent qualifiés de chauvins, mais on les comprend facilement, vu la nature environnante dont ils peuvent se vanter !

 

      Sur un coup de tête, je raccompagne Céline, Natalène, Laure et Sébastien à Kochi, nous y flânons dans les ruelles de Fort Kochi, la vieille ville, puis je les quitte à l’embarcadère et 2h30 plus tard, après un trajet en bateau-rickshaw-bus-re-rickshaw, me revoilà à Kottayam. Céline reste encore un mois en Inde, avec les personnes âgées à Goa (blog en lien), tandis que ses amis rentrent samedi soir en France, après un bon périple dans le sud de l’Inde.

 

 

Passage surprise à l’école de Pampady !

 

     Ce matin, je suis donc repassée à l’école. Les vacances d’été (avril-mai) sont terminées et tout le monde a repris le chemin de l’école, on recommence à voir des enfants en uniforme dans les rues…

Suite demain

 

 

 

 

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